(Chanté par Gilles Beuzet)
De retour sur ma chaise bancale
Je me surprends à émietter
Ma poésie et mes escales
Dans la poche de mes amours froissées.
Au bord du cendrier noirci
Renaît le port de mes passions
Les rives du malheur et ma vie
qui accoste aux malédictions.
Je l’ai rencontrée sur les quais
Le soir où il fait bon se taire
Je croyais l’avoir oubliée
Mais parfois iln’y a rien à faire
La Seine c’est comme la mer
Entre son visage et la nuit
On improvise, on s’y perd
Et dans l’vide on cherche un appui.
Maintenant j’suis de retour au pays
Tu vois tout ça, ça n’dure qu’un temps
Les trottoirs, les filles et Paris,
Ca n’vaut pas l’air de l’océan.
Mon vieil ami, mon vieux marin
J’ai d’la rancoeur qui crie vengeance
Va falloir qu’on aille s’en jeter un
A la santé d’mes exigences.
Suis—moi sur l’chemin d’la falaise
Tu vois ça m’fait un drôle d’effet
Et puis tout ça c’est d’la foutaise
ya des cuites qu’on pourrait regretter.
Au p’tit matin des bons à rien
On s’baladera sur la jetée
En travers des premiers chagrins
On parlera aux bateaux à gués
On ira poser des filets
On ira pêcher d’la tendresse
Au large de leurs jambes écartées
On ira noyer la détresse.