PLOGOFF
La pauvre Marie-Jeanne ce matin m'a dit
Des soldats sont arrivés pendant cette nuit
Ils sont là sur la lande tout vêtus de noir
Serait-ce encore la guerre qui me reste en mémoire
Marie-Jeanne il est tard
Marie-Jeanne qu'attends-tu ?
Marie-Jeanne il est tard
Et la nuit est venue.
Ton fils n'est pas parti en mer ce matin
Il n'a que dix-sept ans et que sera demain
Je l'ai vu sur la lande qui criait sa colère
Par quel droit voulait-on lui voler sa terre ?
REFRAIN
Face à Face aux soldats les femmes sont venues
Leur demander pourquoi avec leurs mains tendues
Elles ont mis sur leur front la honte et le doute
Mais leur chef avait dit "Tenez coûte que coûte".
REFRAIN
Nous étions sur la falaise quand ils ont chargé
Par les gaz des grenades nos yeux étaient brûlés
Comme un troupeau aveugle noyé dans la fumée
Tout le monde a couru, j'sais plus c'qui s'est passé.
REFRAIN
Des messieurs en cravate en parlaient tout à l'heure
C'était un accident regrettable, un malheur
Et qu'ils avaient bien vu dans sa main une pierre
Qu'il vaut mieux pour tout l'monde qu'on étouffe l'affaire.
REFRAIN
Marie-Jeanne c'est ton fils que l'on a retrouvé
Il gisait, déchiré, en bas sur les rochers
Marie-Jeanne c'est ton fils que l'on a retrouvé
Une poignée de terre dans sa main crispée.
Marie-Jeanne il est tard
Marie-Jeanne qu'attends-tu ?
Marie-Jeanne c'est trop tard
Ton fils ne viendra plus.