Je partais à la nuit tombée, dans les rues de hasard
Sous les néons paradisiaques des bonheurs illusoires
Vieux loup flairant les maléfiques mandragores de trottoirs
J’écartais leur jupe de cuir aux reflets de rasoir
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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Je me plongeais avec délice dans la fange abyssale
Aux remugles troublants propices à mes amours vénales
Et je venais, à fleur de peau, sur sa lèvre ancillaire
Assouvir jusqu’aux larmes blanches mes fantasmes pervers
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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Rousse et épaisse comme une Guinness avec des seins splendides
Je m’en saoûlais, goûtant ses fesses constellées d’éphélides
J’en rapportais les saveurs douces de tièdes pains d’épices
Mes ongles dans la chair lactée et tendre de ses cuisses
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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Les bouchers maculés de sang me hélaient dans les bars :
Alors l’artiste ! Fait beau là-haut ? Braillaient-ils goguenards
« Là-haut, il n’y fait jamais beau, moi, mon soleil est noir ;
Et d’ailleurs je hais le soleil, ça rend les gens connards »
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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J’aimais à m’arrêter parfois sous une porte cochère
Une cigarette en contemplant la rue, mon univers,
Et je demeurais immobile jusqu’au moment glacé
Où ton image obsédante venait me réveiller
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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Dans ce vieux bistrot on servait encore un peu d’absinthe
Un sucre et la cuillère d’argent dans le miroir du zinc
Là, j’ai croisé le regard fou d’un poète maudit
Et terrifié, je suis sorti te chercher sous la pluie
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REFRAIN
Ah…Ah…Animal, c’est bon, c’est mal…
Ah…Ah…Animal, c’est bon quand ça fait mal
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